Etre musulmane

5 actions toxiques à bannir d’urgence au sein des familles musulmanes qui peuvent causer des traumatismes chez les enfants

1) Comparer, juger et critiquer constamment un enfant

La pire souffrance mentale qu’on peut infliger à une personne durant son enfance, qui est la période la plus importante dans la construction de son identité, est de la comparer constamment avec ses cousin(e)s, des voisin(e)s et/ou d’autres enfants. Et le supplice ultime est de critiquer et de juger un enfant sans cesse sans lui donner l’opportunité de s’exprimer ni d’expliquer la raison de son action qui est pointée du doigt. Une critique est constructive lorsqu’elle est basée sur un enseignement coranique et donc une valeur qu’on veut inculquer à l’enfant tout en le faisant dans le respect de sa sensibilité. Chaque enfant est différent, pour rappel.

2) Réprimer les émotions d’un enfant

Dans beaucoup de cultures, il y a un réel tabou qui génère de profonds traumatismes intergénérationnels. Lequel ? Celui des émotions. Pourtant c’est Allah qui nous a doté de chacune de ses émotions alors pourquoi en avoir honte ou avoir peur de les exprimer ? La sira de notre bien-aimé Prophète Mohammed (qlpbssl) regorge de récits où il n’avait aucune difficulté à exprimer de façon ouverte tant sa joie, sa tristesse, sa colère et même son amour. C’est donc une sunnah que d’enseigner à ses enfants l’importance d’accueillir ses émotions et de les respecter. Arrêtons de dire aux enfants « d’arrête de pleurer » et de leur faire croire qu’exprimer ce qu’ils ressentent est une faiblesse ou un manque de foi. Ecoutons davantage les enfants et soutenons les enfants dans leurs apprentissages avec bienveillance, c’est ainsi qu’on réussira à en faire des adultes indulgents tant envers eux-mêmes mais aussi avec les autres.

3) Ne pas offrir de son temps ni de compliments à un enfant

Les enfants sont heureux d’avoir des jouets et des cadeaux en tous genres. Nous avons toutes été des enfants un jour et souvenons-nous de la joie quand on nous offrait quelque chose qui nous faisait plaisir … mais ce n’est pas ce qu’un enfant retient et encore moins lorsqu’on devient adulte. On retient les moments de tendresse, la présence de ses parents, les moments de joie et les câlins qu’on a reçu ainsi que les mots rassurants quand on était triste ou apeurée. C’est ça qui nous « remplit ». Les moments les plus marquants dans la vie de tout enfant est le moment où ses parents lui ont dit « je t’aime », « je suis fière de toi », « bravo », « qu’Allah t’accorde le meilleur », …

4) Culpabiliser l’enfant et lui faire du chantage affectif

Arrêtons de dire aux enfants « je suis ta mère, je te fais à manger, je paie les factures et c’est comme que tu me rembourses » dès que l’enfant nous déçoit ou ne fait pas ce qu’on attend de lui lorsque cet enfant est devenu adulte et qu’Allah l’a doté d’un libre arbitre. Nous avons payé les factures du foyer et nous l’avons nourri lorsqu’il était petit car c’est une obligation devant Allah car cet enfant est une responsabilité qui nous a été confiée par Allah. Ce que nous avons fait pour cet enfant, nous l’avons fait pour Allah et c’est important de le garder en tête afin de ne pas enseigner à nos enfants que l’amour que ses parents lui portent est sous conditions matériels, il est bien plus grand car c’est un amour spirituel béni par la Grâce d’Allah. C’est ce qui va lui permettre de se construire sainement ainsi que de solidifier sa vision de l’amour et lui permettre d’avoir un espace dans ce monde où il se sait en sécurité. Pour rappel, c’est l’un de nos besoins fondamentaux à tous. Lorsque ce besoin n’est pas nourri, les dégâts sont innombrables.

5) Ne jamais valoriser ce qu’un enfant fait de positif

Félicitons les enfants pour leurs réussites, absolument toutes. Ne soyons pas avares de compliments. Si on s’attèle dans un cadre pédagogique à pointer du doigt ce qui ne va pas et à en parler afin de trouver des solutions, il est tout aussi important de pointer du doigt ce qui va et de le valoriser. C’est ainsi qu’on permet à l’enfant de se construire avec équilibre. Car oui, nous avons des défauts c’est vrai mais nous avons aussi des qualités et des compétences dont Allah nous a doté. Aidons les enfants à en prendre conscience. Pour rappel, l’enfant ayant confiance en ce que ses parents croient et disent, c’est leurs responsabilités de cultiver son potentiel en ayant un regard bienveillant et de toujours l’accompagner à améliorer les caractéristiques de sa personnalité plus « vulnérables ». Et ce travail ne s’achève pas à 18 ans, c’est pour toute la vie.

 

Si tes parents n’ont pas soutenu tes besoins émotionnels et qu’ils ont continué à faire/dire des choses qui t’ont traumatisé même lorsque tu es devenue adulte, j’ai envie de te rappeler que tu ne mérites pas de souffrir. Apprends à prendre soin de toi car tu n’es pas responsable de la façon dont on a traité lorsque tu étais enfant mais tu es responsable maintenant que tu es une adulte de ne plus accepter de souffrir ni de te laisser impacter par ce qui t’a causé du tort. Et souviens toi que tes parents t’ont certainement donné ce qu’ils ont reçu eux-mêmes et qu’ils ne t’ont pas donné ce qu’ils n’ont pas reçu eux-mêmes. Sois indulgente à leur égard. Sortir des croyances et des traditions culturelles toxiques est une responsabilité que tu as si tu as pris conscience de la souffrance qu’elles généraient et c’est pourquoi il est indispensable de (re)mettre Allah au centre de ton processus de guérison. Il n’est jamais trop tard pour brise ce cycle. Tu peux guérir de tes blessures car Allah est avec toi.

Partager :
Nadia Hammoudi

Nadia Hammoudi

Je m’appelle Nadia Hammoudi.
Depuis 2016, je propose des thérapies et des formations qui mettent Allah au centre du processus de guérison et d’élévation des femmes en souffrances psychiques, émotionnelles et relationnelles.

Articles: 72